Nouvelles
Un professeur est mort, encore.
Le 18 octobre 2020
En France, Samuel Paty est mort, parce que professeur, parce qu'il faisait son métier, parce qu'il a tenté d'amener l'esprit critique aux enfants dont il avait la charge. Notre soutien se porte vers ses proches et ceux qui le connaissaient. Son assassin l'a décapité au nom d'une idéologie qui, dans bien des endroits du monde, s'en prend à tout ce qui ouvre les humains à plus de liberté : les écoles et ceux qui oeuvrent à apporter le savoir, les militants pour la sécularisation des religions, les militantes pour l'égalité femmes-homme, etc...
Ce n'est pas le premier professeur, dans le monde, qui tombe au nom de l’idéologie de l'islam politique. Ces réactionnaires tentent d'imposer par la peur, par l'autocensure, leur vision du monde basée sur une lecture rigoriste d'un livre, et dans leur cas qu'ils pensent saint. Tous les tenants de ces idéologies réactionnaires mortifères, d'où qu'elles viennent, savent qu'ils trouveront des soldats, parfois simplement en s'appuyant sur les plus déclassés par notre société, en attisant pour leur dessein les haines et les identitarismes.
Il ne suffira pas de faire la chasse à leurs idées. Encore moins d'amalgamer comme, ils en rêvent, tous les croyants d'une religion en un grand ensemble belliqueux. Il faut leur couper l'herbe sous le pied !
Pour nous anarchistes, cela ne pourra se faire que par l'émergence d'une société réellement égalitaire, libre, où chacun et chacune aura sa place en tant qu'individu.e. Il faut aussi soutenir les luttes pour la sécularisation des religions dans le monde, à minima. Et nous, anarchistes, souhaitons, luttons pour la disparition à terme des religions et superstitions, l'abolition des frontières, des classes et faire vivre l'entraide à l'échelle du globe. Les États et leurs guerres, les Religions et le Capitalisme se nourrissent les uns les autres au détriment des Libertés.
Nous ne pouvons pas nous contenter d'une simple condamnation sans imaginer et commencer à mettre en oeuvre les changements de société nécessaires à la disparition des carcans qui nous enferment. Nous ne pouvons nous contenter de compter les morts, d'une pseudo « unité nationale » et de retourner au silence. Nous le devons à toutes celles et ceux intimidé.e.s, malmené.e.s, tué.e.s au nom de la réaction et l'envie d'imposer une vision rétrograde de la société, d'où que cela vienne.
Ni Dieu, ni maître, ni État, ni patron.
Les Relations Extérieures de la Fédération Anarchiste
30 mai 2020
Des logements et des papiers pour tous !
C’est sur huit sites de la ville de Nimes (Préfecture, Conseil départemental, Centre de rétention administrative, Hôtel de Ville, etc.) qu’un collectif d’associations avait appelé ce samedi 30 mai à 11 heures à des rassemblements simultanés respectant les consignes sanitaires pour interpeller les pouvoirs publics sur les conséquences de la crise sanitaire pour les étrangers et pour appeler à la régularisation des sans-papiers et au respect du droit au logement pour tous.
Vêtus de combinaisons blanches, porteurs de pancartes ou rebaptisant une place du nom de Cédric Herrou , les manifestants ont témoigné de leur solidarité avec les étrangers, particulièrement avec les familles, relogées à Nimes dans un immeuble par les associations et qui attendent de la part de la Préfecture leur régularisation et leur relogement. La responsabilité du Conseil départemental a également été pointée dans sa politique en direction des mineurs non accompagnés, certains étant menacés d’être mis à la rue dans les jours à venir.
Relayant un appel national émanant de plus de 200 associations, les organisateurs nîmois (Ados Sans Frontières, Amnesty International Groupe de Nîmes, APTI, ATTAC Nîmes, DAL 30, EELV Languedoc Roussillon, Ensemble !, Fédération anarchiste, GA LAMI, Ligue des Droits de l'Homme, PCF, Réfugiés Bienvenue Nimes, RESF, Union Syndicale SOLIDAIRES 30) ont voulu témoigner que la crise sanitaire actuelle pouvait devenir une « bombe » sanitaire pour les populations étrangères et que les protéger c’était aussi protéger toute la société. Au Portugal, en Italie, des procédures de régularisations sont ou vont être mises en œuvre. En France, il est indispensable que ce type de mesures s’applique également et de façon inconditionnelle.
Ces exigences, hier de justice et d’égalité, sont aussi aujourd’hui d'impérieuses nécessités sanitaires hors desquelles tous les discours contre la propagation du coronavirus sont vains.