2 Présentation de la Calebasse
La Calebasse
Collectif d'Achat Local Ecologique
Nous sommes une quinzaine de familles du Gard habitant des villages proches et nous achetons en direct à des producteur-trices locaux des produits bio ou cultivés dans le respect de la planète et des paysans.
Notre collectif est né en 2009 après 8 mois de discussions cernant ce que nous voulions VRAIMENT faire. Ainsi nous avons fait connaissance autour de nos désirs et besoins et notre groupe s'est construit une identité.
S'ENGAGER !
Nous apprenons à connaître les paysans qui cultivent pour nous, nous prenons le temps de cuisiner, d'échanger nos manières de faire, de vivre en accord avec les saisons.
En réapprenant à vivre intensément ces choses simples, nous gagnons en art de vivre et en chaleur humaine, nous collaborons à la bonne santé de l'agriculture locale, nous avons plus de prise sur les choix qui affectent notre vie quotidienne et nous contribuons à nous rendre plus résistants aux perturbations économiques, sociales et environnementales.
Nous ne soutenons pas l'agriculture biologique industrielle, respectant le cahier des charges de la bio mais qui n'est pas socialement responsable, ni forcément locale et qui obéit à une logique de profit. Nous ne soutenons pas les produits locaux bio dans les hypermarchés, holding ou multinationales obéissant aux actionnaires.
DÉCIDER !
Nous avons choisi d'éviter de voter et nous utilisons le processus de décision au consensus. Nous voulions nous impliquer réellement dans les choix qui nous concernent et ne pas sous-estimer les opinions minoritaires. Procédé peu présent dans nos vies professionnelles et citoyennes, nous avons voulu le vivre à notre échelle collective. Le fait de ne pas voter, de ne pas choisir quelle proposition va « gagner » et laquelle va « perdre », mais de construire ensemble des solutions qui tiennent compte de notre multiplicité et de notre intelligence collective nous a permis de mûrir.
S'ORGANISER !
Nous avons choisi une simplicité dessinée à notre mesure : ni stockage, ni local, ni salarié-e, ni commission sur les achats, ni compte en banque.
Dans notre organisation, chaque famille est active pour éviter qu'une seule personne gère la totalité des tâches au risque de s'essouffler, de se croire indispensable, ou pire ! d'imposer ses choix. Le plus grand nombre se sent concerné et n'utilise pas le collectif comme une épicerie bio discount. Chaque adhérent-e prend en charge un aliment et son paysan et gère la commande de bout en bout.
PARTAGER !
Nous nous réunissons chez chacun-e d'entre nous à tour de rôle, autour de repas collectifs où nous vivons de réels moments de plaisirs partagés. Ces rencontres nous permettent, outre la passation et réception des commandes, d'affiner nos implications socio-économiques, politiques et environnementales, d'échanger nos savoir-faire, de nous renforcer par l'expérience de pratiques plus autonomes et solidaires, de proposer des ateliers comme : cuisiner autrement, utiliser les alternatives au sucre, fabriquer pâtes, pain et produits d'entretien, utiliser la moon cup, se passer des supermarchés, etc...
Nous nous rencontrons aussi autour d'ateliers indépendants de l'acte d'achat et qui touchent notre rapport au monde : cercles de paroles, peinture sur corps, chants polyphoniques, blessing way...
GRANDIR !
Après un an d'expérience collective s'est posée la question de comment grandir sans s'alourdir ? Au delà de la gestion des commandes nous aimons partager des moments de convivialité mais nos salles à manger n'étant pas infinies, nous nous sommes donc limités à quinze familles. Alors tout naturellement, chacun-e de nous a pris « sous son aile » autant d'ami-es qu'il le souhaitait.
Un-e ami-e sous l'aile est une famille dont un adhérent prend en charge les commandes en l'incluant aux siennes. Le partage des aliments commandés se fait lors de rencontres différentes de celles du réseau de base. Il se crée ainsi d'autres réseaux conviviaux.
Cette organisation en sous-groupes nous a permis d'étendre sensiblement le nombre de familles concernées sans compliquer la tâche, tout en incluant des personnes moins disponibles, plus éloignées, ou testant le montage d'un collectif. Ainsi, une cinquantaine de familles, soit plus de 150 personnes, mangent dans La Calebasse.
S'OUVRIR !
Nous aidons concrètement les collectifs naissants à se monter et pour amplifier encore ce processus nous participons ou co-organisons des rencontres publiques. Par exemple la « Faites des courts circuits » en mai 2012 où nous avons co-réalisé avec d'autres associations un « repas des 60 km » bio local à prix coûtant pour 270 personnes qui ont fait leur vaisselle à la cendre, un forum pour s'organiser et créer des groupements d'achats ou Amap entre autres festivités.
Dans La Calebasse nous nous réapproprions nos vies. Nous avons fait de nos pratiques collectives un art de vivre tout autant immergé dans la dimension familiale & amicale que capable d'essaimer alentours.
Pour La Calebasse
Sophie Setbon Cuisinier et Astrid Géraud
Catégorie : - 3. Dossier Autogestions et Groupements d'achats alimentaires (octobre 2012)
Page lue 65715 fois