Nouvelles
A Montpellier

le jeudi 27 novembre à 19h00
un débat autour du thème '' Face aux fascismes: riposte libertaire ''
à l'espace Martin Luther King (27bd Louis Blanc)
Les thèmes abordés permettront de déconstruire les discours fascistes, racistes, conspirationnistes, anti-LGBT, antiféministes, anti-syndicaux, construire une riposte sociale antifasciste et apporter des éléments pour définir une société libertaire.
Non violence dissonante.
<<Toute forme de mépris, en politique, [...] prépare ou instaure le fascisme>> Albert Camus
A Montpellier, au rassemblement en hommage à cet homme tué par la police le 24 octobre 2014, si peu nombreux étions nous que d'emblée je regrettais les drapeaux, tous. Qu'il y ait eu quelques sifflets à cet égard et autres escarmouches de mots devant la cop's compagnie hilare m'a semblé moins regrettable que les velléités de rendre oeil pour oeil et dent pour dent; je ne cautionne pas par ma présence l'appel au meurtre ou au déferlement de haine et de violence pouvant mutiler ou tuer, de quel bord soit-il : " un bon flic est un flic mort " est un acte verbal du même acab-it que ceux d'un Hooligan du PSG et les rangers ou les doc's, le pantalon paramilitaire, dont on ne sait jamais très bien s'ils sont d'extrême droite ou d'extrême gauche, me font dans tous les cas craindre le pire de la pensée politique; comme les foulard, keffieh, cagoule et sweat à capuche dont se pare la police en se mêlant aux manifestants si bien qu'on ne sait plus à qui on a affaire, sur qui l'on peut compter quand elle lance ses provocations violentes conjointement de derrière sa ligne et de l'intérieur. Qui sont des stratégies policières de " terrorisation ".
Je pense à mon voyage de quelques mois en Colombie et aux risques que comporte le moindre acte politique d'opposition pour la vie et l’intégrité du militant, syndicaliste, intellectuel, je pense aux méthodes de sicarios de la police, des militaires, des paramilitaires, de la mafia, qui portent ces mêmes masques de braqueurs quand ils tuent; ou au Mexique. Là-bas je peux admettre que l'on ait soin de cacher son visage, ses activités politiques, sa famille à l'étranger ou que l'on soit dans l'obligation de défendre para militairement ses droits. Ici nous avons encore comme arme justement de montrer nos visages plus nombreux et plus déterminés que jamais et nous avons d'autres armes dont le droit n'est pas la moindre. Nous les avons encore.
Le droit à envahir la rue qui est nôtre, et nos ZAD, c'est à dire à nous réunir et nous organiser, à définir nos mandats, à fourbir nos enquêtes et à les diffuser, à dénoncer le terrorisme d’État et la mafia qu'il sert et à les révoquer. A compter sur le maximum de gens autour de nous, avec nous. Toujours plus.
La stupeur provoquée par la mort de ce militant totalement désarmé et fuyant, par explosion d'une grenade offensive dans son dos, n'est pas plus grande que celle que provoquent la signification politique d'un tel meurtre, l'absence de réaction politique, civile comprise, les manipulations médiatiques, qui, loin d'être sans précédent, atteignent un paroxysme; et la famille de ce jeune homme ne peut empêcher que tout un chacun se dise <<cela pourrait être moi si je descends dans la rue qui est pourtant mienne>>. Il est plus facile de lutter contre la peur quand l'ennemi est en face, identifié et identifiable. Et quand nous sentons en nous la puissance de l'accord de non violence dans toutes nos actions, puisque c'est le but. La non violence ne rend-elle pas plus lisible la violence ?
Une autre arme est d'échapper à la manipulation, de ne pas s'y prêter; de ne pas s'y adonner non plus. La révolution est celle de l'angle plat, à 180 degrés de la pensée libérale républicaine, de toute forme de monopole du pouvoir, de toute instrumentalisation, elle ne se pense plus à son tour manipulatrice comme elle ne se pense plus capitaliste. La violence contre la police sert la police et l’État. Et le fascisme.
Nous avons d'autres arguments plus valables et plus heureux pour cette lutte : ZAD partout !
Valdero, novembre 2014
Article paru dans le Monde libertaire du 29 octobre 2014
www.libertaire.tv
A partir de compétences et d'une audience croissante, un nouveau projet de communication culturelle libertaire se développe : « libertaire.tv ». S'inscrivant pleinement dans une perspective autogestionnaire de diffusion de contenus libertaires, une équipe qui ne demande qu'à s'élargir envisage de prendre sa place dans l'univers de la « web tv ». Thierry le Roy nous raconte «www. libertaire.tv »
Ayant travaillé comme consultant en entreprise et dans l'univers de la communication, Thierry le Roy est l'un des protagonistes de « libertaire.tv ». Il explique : « En juillet 2014, nous sommes deux à partager l'idée d'un nouveau projet, forts d'une expérience que nous menons depuis 4 ans sur une web TV qui rencontre un succès assez important : « telesudest.com» . On a créé TV sud est dans l'esprit de créer une TV web disons de gauche, du Front de gauche jusqu'aux anars. On est porté par un certain succès dû aussi à des entretiens avec Besancenot, Mélenchon, … qui nous amènent aussi leurs publics. Puis on fait 4 études, une par an. Nous demandons qui sont nos internautes, qu'est ce qu'ils viennent chercher, leurs centres d'intérêt sur le net, … Et là on s'aperçoit qu'il y a tout un public qui recherche aujourd'hui clairement de l'image de type télévision, mais sans être tributaire des horaires, et qui recherche des contenus assez spécifiques et marqués. Par exemple on a filmé régulièrement des images aux contenus libertaires durant ces quatre années, et clairement les gens nous ont dit que c'est çà qu'ils venaient chercher chez nous. Notre record de vues en une journée, c'est 101 500 vues, 20 à 30 000 par jour.
Mais pourquoi inventer un autre outil alors que « tv sud-est » marche déjà si bien ?
Finalement, il existe dans le monde libertaire deux choses que les libertaires savent assez bien faire, c'est l'écrit prioritairement (livres, journaux, blogs...), puis la radio. Pour ce qui est de la vidéo c'est un peu éparpillé, il y a des choses faites ici ou là, avec la CNT, la web TV de Dax, ou d'autres à Toulouse, Nantes... et d'autres encore qui mettent du contenu vidéo dans et autour du spectre libertaire. Ce qui est décevant, c'est le peu de réactivité des télévisions libertaires en France à qui nous avons proposé de se regrouper, de mutualiser les produits vidéos que nous faisions.
Donc, l'objectif c'est la création d'une web TV autogérée, « libertaire » , parce que c'est notre environnement. Ce serait un média alternatif qui se ferait avec des libertaires « organisés » ou non. Globalement la démarche s 'inscrit dans ce que l'on appelle les médias citoyens en France, qui se nourrissent de suivi de situations locales, de conférences, de compte rendus de manifestations...
Et nous sommes très regardés à l'étranger : Etats Unis, Angleterre, Allemagne, pays francophones, Afrique du Nord, Asie. Du coup, cela va nous contraindre à trouver des correspondants ailleurs qu'en France. C'est aussi l'idée à terme. Donc, nous considérons qu'il faut répondre à ces demandes. Donc oui, nous resserrons notre public en privilégiant les contenus de type libertaire, on nous le reproche aussi, mais est ce que l'idée du toujours plus d'audience au détriment du fond est la bonne idée ?
Où en êtes vous du développement du projet ?
Libertaire TV devra aller sur une structure juridique après la convocation d'une AG, dans laquelle des individus -que je souhaite représentant le mieux possible les grandes tendances du mouvement libertaire- et les organisations du mouvement libertaire puissent se sentir partenaires ou au moins dans une dynamique de soutien. Nous souhaitons de leur part un regard de bienveillance voire même que ces groupements nous donnent du contenu en permettant de filmer ici ou là des manifestations, des rencontres, etc...
Il nous faut construire une équipe technique resserrée pour gérer le site, les serveurs, la partie technique de l'administration numérique et pour gérer l'Association. Nous sommes déjà cinq.
Ensuite il nous faut une équipe élargie, qui va travailler sur les contenus. Il faudra en effet valider ce qui nous sera proposé, commenter de petits textes pour présenter les vidéos... Et puis il faudra une équipe plus étoffée en plus des 14 personnes qui se sont engagées comme correspondants en régions et à Paris. Nous sommes en train de former une personne au montage, et il nous faudra donc des personnes capables de filmer dans leur région. Nous mettons en place des formations techniques. Nous avons besoin surtout de gens, et de structures qui s'engagent à faire des échanges avec nous.
Du point de vue financier, pour l'instant ce n'est pas le problème. Notre problème c'est surtout que nous ayons les moyens d'offrir une offre en contenus assez large. Il y aujourd'hui des journaux qui ne se déplacent même plus sur des évènements, les web TV sont parfois seules à se déplacer. Ce projet autogéré -forcément- sera d'autant plus facile à porter que nous serons nombreux à le faire vivre.
Entretien réalisé par un membre du Groupe Gard Vaucluse