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Prise de position de notre groupe à propos de Roland Veuillet
Depuis un an et avec une ampleur rarement égalée, des centaines de manifestants sont poursuivis en justice, jugés et incarcérés. La plupart étaient "inconnus des services de police" tant le mouvement des gilets jaunes a mobilisé de personnes jusque là silencieuses. De plus en plus fréquemment, police et justice ciblent et poursuivent des personnes connues, n'hésitant pas à s'en prendre à des syndicalistes ou des militants de longue date, pour des motifs dérisoires voire inexistants, ce qui démontre qu'il s'agit d'une répression politique, au service d'un gouvernement antisocial.
C'est le cas de Roland Veuillet, qui a eu l'audace de critiquer une police violente et certains policiers sexistes et en état d'ivresse sur leur lieu de travail et s'est trouvé interpellé après la manifestation du 10 décembre à Nîmes et mis en garde à vue jusqu'à sa comparution immédiate jeudi 12 au matin. A l'audience, il conteste les conditions de sa comparution et le tribunal ordonne sa mise en détention jusqu'à son jugement, soit le 9 janvier 2020.
Le groupe Gard Vaucluse de la Fédération Anarchiste est solidaire de la lutte de Roland Veuillet et dénonce son emprisonnement, décision absolument inacceptable, qui participe des tendances autoritaires actuelles du pouvoir néolibéral, qui font reculer dangereusement le minimun d'Etat de droit que les luttes passées avaient conquis. Il est impensable que Roland reste en prison jusqu'à l'année prochaine au regard des faits dérisoires qui lui sont reprochés et alors que c'est lui qui a signalé des dérives policières et subit ensuite perquisition et harcèlement policier en réponse à sa plainte ! Nous appelons à multiplier les protestations, devant la prison de Nîmes et partout où c'est utile pour exiger sa libération immédiate.
Nimes le 15 décembre 2019
Notre groupe s'associe aux protestations ci-dessous exposées et demande également que justice soit faite: il faut libérer Roland et cesser toutes les poursuites contre lui !
Communiqué de presse :
« Halte à l'acharnement police/justice contre notre camarade Roland Veuillet !
Après un jour et demi de garde à vue (GAV) au commissariat de Nimes, arrêté au terme de la manif de mardi dernier (10 décembre 2019), notre camarade Roland, emblématique militant des GJ de Nîmes et région était déféré au tribunal ce matin pour une comparution immédiate, suite à la plainte d'un policier contre Roland faisant suite à une plainte cette fois-ci de Roland à l'encontre de ce même policier injurieux et irrespectueux à l'encontre des GJ. Il y a plusieurs témoins à ces faits précis et nous allons tenter de les rassembler, afin de déposer une plainte collective de notre côté.
La cour a en fait décidé de regrouper toutes les affaires ( liées à d'autres GAV lors de manifestations de GJ à Nîmes ) de Roland qui avaient par deux fois été reportées lors d'audiences précédentes.
L'avocate de Roland, M° S.Perrier a demandé à la cour le dépaysement de l'affaire et le report du jugement. En effet un délai s'impose pour organiser correctement sa défense : la décision concernant le dépaysement a été mise en attente et la question du report a fait l'objet d'un gros cafouillage. Il faut préciser que Roland a d'emblée refusé de reconnaître la compétence de cette cour occupée en réalité derrière les prétextes, avant tout à faire à notre camarade un procès à caractère politique. Il a ainsi refusé de coopérer de quelque façon que ce soit et a marqué son désaccord de façon clairement ostentatoire. Il faut préciser que dès son arrestation mardi, Roland a entamé une grève de la faim et plus grave depuis peu, une grève de la soif.
La cour a alors décidé de faire évacuer la salle, ce qui s'est fait fort lentement et avec beaucoup de mauvaise volonté de notre part ! Par la suite nous n'avons pu suivre à l'extérieur de la salle, l'évolution des choses uniquement par l’intermédiaire de l'avocate de Roland...A noter que la décision de la cour après suspension de séance a été rendue en l'absence de Roland ( et à huis clos ) qui avait été évacué entre temps, ce qui en principe n'est pas possible, l'accusé devant être présent. L'avocate a donc tout de suite déposé les recours utiles en la matière.
Au terme de tout ce charivari, la cour a décidé d'accepter le report du procès au 9 janvier prochain mais surtout de mettre Roland immédiatement en mandat de dépôt, à la maison d'arrêt de Nîmes ! Aussitôt dit, aussitôt fait et c'est pourquoi nous avons organisé ce soir un rassemblement devant la prison d'une cinquantaine de GJ : pendant près de deux heures nous avons fait entendre notre colère et notre détermination à exiger la libération immédiate de notre camarade. Roland Veuillet n'est pas un délinquant mais un militant : nous étions présents dans la salle à l’énoncé de ce qui lui est reproché pour ces 3 affaires. C'est très léger, ça ne tient pas la route à l'image du « port d'arme de catégorie 5 » c'est à dire un tournevis/canif d'électricien, l'ancien métier de Roland. Et tous les griefs sont de cet acabit et pourtant notre camarade est parti directement pour la case prison ! Nous n'acceptons pas cette scandaleuse injustice et nous souhaitons le faire savoir très largement en exigeant la libération immédiate de notre camarade. "