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COMMUNIQUE DE PRESSE
Protéger sans exclure, solidarité avec les étrangers :
DES LOGEMENTS ET DES PAPIERS POUR TOUS
Nous manifesterons le samedi 30 mai à 11h à Nimes.
Dans le contexte global de la pandémie, des populations sont exclues des dispositifs de prophylaxie et de survie économique et sociale. Dans le Gard, des populations d'origine étrangère ont été mises à l'abri pour deux mois. Les institutions ont prévu de les mettre à la rue le 31 mai.
Alors qu'en septembre 2019, nos associations ont occupé un lieu d'habitations vides à Nîmes, le préfet du Gard, malgré ses promesses, ne donne pas suite aux demandes de relogement et de régularisation des familles.
Des mineurs non accompagnés, malgré le fait qu'ils soient en procédure d'appel devant la juge des enfants, vont être mis à la rue le 31 mai également. Le Département est responsable de cette situation.
Nos associations, impliquées dans la dénonciation de ces processus locaux soutiennent l'appel national de plus de 200 associations (1) et rejoignent les appels à manifester du 30 mai. Des rassemblements se tiendront, dans le respect des précautions sanitaires, pour interpeller les institutions qui détiennent les pouvoirs de résoudre ces situations et sur la base des revendications nationales et ce, à Nîmes, devant différents lieux simultanément : le nouveau batiment du Conseil départemental; l'entrée de la préfecture avenue Feuchères; l'hotel BnB rue de la République/rue Dhuoda; l'entrée du Conseil Départemental rue Guillemette, le Centre de rétention administrative, ...
Signataires locaux de cette action du 30 mai à Nimes:
Ados Sans Frontières, Amnesty International Groupe de Nîmes, APTI, ATTAC Nîmes , DAL 30, EELV Languedoc Roussillon, Ensemble !, Fédération anarchiste, GA LAMI, Ligue des Droits de l'Homme, PCF, Réfugiés Bienvenue Nimes, RESF, Union Syndicale SOLIDAIRES 30
Texte de l'appel national du 30 mai
"Dans les foyers surpeuplés et abandonnés, aucune distanciation physique n'est possible. Le virus risque de se propager sans frein. C'est aussi le cas dans les centres de rétention, et à cela s'ajoutent la violence répressive et l'angoisse. Pour les migrantEs à la rue, c'est la faim, l’insécurité sociale et sanitaire.
Ajoutons à cela que les sans-papiers sont sans droits, sans revenus et sans espoir d'accès aux allocations proposées par l'Etat. Pour elles et pour eux, il n’y a pas d'accès totalement gratuit aux soins et pas d’autre possibilité pour survivre que de chercher des moyens de subsistance.
Pour ces populations, la crise sanitaire actuelle est en train de devenir une véritable bombe sanitaire. Pour elles et eux-mêmes abandonnéEs à la menace du virus mais aussi pour toute la société.
La seule solution pour désamorcer cette bombe, sauver celles et ceux qui sont menacéEs et protéger ainsi toute la société, c'est la mise en place immédiate des mesures suivantes :
- Tests systématiques effectués dans les foyers, officiels ou non, par des organismes indépendants de la préfecture et des gestionnaires assurant confiance et confidentialité pour les concernéEs avec leur accord
- Isolement des personnes contaminées dans des lieux décents en concertation avec les collectifs de sans-papiers et de résidents ou associations choisies par les concernéEs
- Distribution massive de masques, gants et gel dans les foyers
- Fermeture immédiate des Centres de rétention administrative (CRA)
- Ouverture immédiate de lieux sans condition de papiers et de revenus pour permettre un hébergement et une vie collective respectant la distanciation physique.
- Gratuité des loyers pendant toute la durée de l’état d’urgence sanitaire (mars, avril et mai) et apurement des loyers impayés
- Régularisation inconditionnelle de touTEs les sans-papiers avec droit aux revenus sociaux, droit aux mesures de compensation salariales et de chômage pour celles et ceux qui travaillaient et accès totalement gratuit à la santé.
Ces exigences, hier de justice et d’égalité, sont aussi aujourd’hui d'impérieuses nécessités sanitaires hors desquelles tous les discours contre la propagation du coronavirus sont vains.
Les appels à imiter la mesure de régularisation adoptée par le Portugal vont dans le bon sens. Mais il est indispensable pour que cette mesure soit efficace qu’elle s’applique, sans conditions, à touTEs les Sans-Papiers et MigrantEs.
Nous soutiendrons à cette fin toutes les actions décidées par les résidents des foyers, les personnes retenuEs dans les CRA, les sans-papiers et migrantEs de tous âges pour défendre leur droit à la vie."
Notes